Jim Beckwourth – Trappeur, Chef Indien et homme d'affaires


James Pierson Beckwourth, dit Jim Beckwourth est né le 26 avril 1798 en Virginie (à Frederick County). Métis, sa mère était une esclave et son père un anglais : Sir Jennings Beckwith.
Par rapport aux métis illustres qui se sont distingués dans l'histoire américaine :
  • Il succède, quasiment 50 ans après, à l’explorateur et homme d’affaire métis Jean-baptiste Pointe de Sable qui a fondé en 1779, soit environ 10 ans avant sa naissance, la ville de Chicago en Illinois.
  • Il né 17 ans après le Docteur Fournier de Pescay considéré comme le premier médecin noir.
  • Il précède de 20 ans, Frederick Douglass le métis abolitionniste né esclave et devenu auteur, homme politique aux Etats-Unis et philosophe.

Par rapport à l'ancien continent, il né 10 ans après le surdoué prodide George Bridgetower et 4 ans avant le plus grand écrivain français de tous les temps Alexandre Dumas.

Son père l'a élevé en lui donnant une éducation de qualité, mais malheureusement, selon la loi américaine, Jim Beckwourth était considéré un esclave. Malgré cela, son père, au dessus des lois racistes américaines, s’est battu à plusieurs reprises et a souvent tenté publiquement d’émanciper son fils.

Alors que Jim Beckwourth a à peine quelques années, sa famille prend la direction de Saint-Charles dans le Missouri. C’est dans le Missouri que Jim Beckwourth commence à apprendre son premier métier en apprentissage chez un forgeron.

Mais ce n’est pas ce que James souhaite faire : dès son plus jeune âge, il est fasciné par la conquête de l’Ouest. Il veut devenir un explorateur de l’Ouest « sauvage », cette ambition est malheureusement, a priori, impossible pour un Africain-Américain à son époque. Il ne sait pas encore que quelques années plus tard il deviendra le Bufallo Bill Noir : « The black Buffalo Bill » et bien plus encore !

A 24 ans, il ne supporte vraiment plus sa vie, « provoque » une dispute avec son patron, et quitte boulot et parents pour rejoindre une expédition vers des mines de plomb dans la région de Fever River. Cette expédition ne répond pas à ses attente et il ne tarde pas à revenir chez son père.


Jim Beckrouth "Moutain Man" - Rapide résumé de sa vie

Nostalgique de l’aventure et des espaces, aussi rapidement qu'il est revenu, il repart (mi-1824) avec un Général, célèbre à l’époque, le Général William Ashley. Il commence alors à réaliser son objectif : une nouvelle expédition, mais ce coup-ci dans les Montagnes Rocheuse, chose à quoi il rêvait depuis son plus jeune âge.

Pendant les années qui suivent, Beckwourth continue à arpenter l’ouest et fait ses premières armes de trappeur et d’éclaireur avec « The American Fur Company and the Rocky Mountain Fur Company ». Il apprend les « métiers » de trappeur et d’éclaireur, durant cette période de sa vie :

  • il aura l’apprentissage qui lui permettra plus tard de devenir « The black Buffalo Bill » et de se fondre parmi les indiens,

  • il rencontrera les plus grands éclaireurs et plus plus grands trappeurs de l’époque (Jim Bridger, Jedediah Smith, Jim Clyman and Edward Rose),

  • il participe au premier meeting de trappeurs en 1825 à « Henry's Fork » sur la « Green River » et ce meeting (dont l’emplacement changeait tous les ans) deviendra célèbre pour tous les trappeurs et bien au delà.

Jim Beckwourth grâce à ses talents avérés et indéniables de chasseur et de marchand de fourrure est adopté par les Indiens comme l’un des leurs, à l’identique du métis haïtien Jean-baptiste Pointe de Sable. Il épouse même plusieurs indiennes et les indiens lui donnent plusieurs noms, dont : « Arme sanglante » et « Robe de Taureau ».

Il a même fait plusieurs guerre du côté des indiens - avec un break de 6 ans pendant lequel il œuvre pour l’armée américaine et devient célèbre suite à l’expédition historique du Général John Fremont où il se distingue en découvrant un passage à travers les montagnes de la Sierra Nevada –

Jim Beckwourth est le seul noir, le premier Africain-American d’après l’histoire a jouer un rôle majeur dans les premières explorations de l’ouest américain : c’est en réalité un métis grandiose qui a apporté sa pierre à l’édifice des USA. Le fait qu’il soit métis est souvent oublié dans l’histoire des US mais il a su jouer de sa double culture pour réussir dans l’ouest américain, même si les historiens en font rarement mention…

A cette époque, c’est également le seul Africain-Américain, en fait le seul métis à publier, soit à immortaliser ses aventures. Il le fait à travers son autobiographie qui raconte, de manière romancée pour beaucoup, son histoire de la Floride à l’océan Pacifique et du Canada au Mexique.
Il a dicté son autobiographie à Thomas D. Bonner : “The Life and Adventures of James P. Beckwourth, Mountaineer, Scout, and Pnd Chief of the Crow Nation of Indians”.
Elle a été publiée en 1856 par l’éditeur « Harper and Brothers » et a été un réel succès.


  1. Une édition anglaise la même année
  2. Une seconde édition deux ans après
  3. Et une traduction en Français 4 ans après en 1960.

La mentalité américaine et le racisme de l’époque ont fait que de nombreux historiens américains à la fin du dix-neuvième et au début du 20ième siècle ont minimisé, voire démenti sont rôle dans l’histoire américaine : il se refusaient à accepter le fait qu’un métis ait pu avoir un rôle si prépondérant dans la conquête de l’ouest ! Allant jusqu’à qualifier sa biographie de plaisanterie.

Mais James Beckwourth était là, au moment où l’ouest a été conquis. Et même si la personnalité de l’homme avait probablement une tendance à l’exagération, plus tard les historiens ont bien reconnu que la plupart des faits relatés dans son autobiographie avaient bien eu lieu !

Eléments marquants et grandes lignes de son autobiographie

Il est très difficile de sélectionner ou de choisir les événements les plus remarquables ou marquants de la biographie de Beckwourth tant elle est fournie et riche en anecdotes.

Les historiens reconnaissent maintenant que pour connaître ou apprendre quelle était la vie des trapeurs au début du 19ième, la vie des indiens dans les années 1830, celle des pionniers de l’ouest dans les années 1840, ou celle des chercheurs d’or au milieu du 19ième : on ne trouve pas de meilleure source que la vie de Jim Beckwourth.

Son exagération seraient dans les chiffres essentiellement, certains rapportent que quand il narre l’histoire de 10 trappeurs attaqués par 500 indiens (Blackfeet), il seait plus juste de lire 50 trappeurs attaqués par 50 indiens … On ne le saura jamais, mais lui était présent !

D’ailleurs la plupart de ces aventures et talents ont été confirmées par d’autres sources présentes (d’autres trappeurs).

Noir - métis, Chasseur, Homme d’affaires, personnalité puis Chef chez les Indiens, Trappeur, Conteur…

Avec les Blackfeet

En faisant des opérations commerciales avec les Blackfeet, Jim Beckwourth a eut ses premières femmes indiennes. Ses deux premiers mariages à des femmes indiennes n’ont pas durés plus longtemps que ses opérations commerciales : environ 2 semaines chacun …

Avec les Crows

Beckwourth a passé 6 à 8 ans avec les "Crow" à partir de 1828, d’après lui il a été confondu avec le fils d’un de leurs chefs, d’autres prétendent que ce passage avait été organisé par la « Rocky Mountain Fur Company » pour des raisons de business.

Mais son influence sur la tribu a été majeure : tous reconnaissent qu’il a été nommé Chef de guerre, lui prétend qu’il a té nommé principal Chef de la Nation Crow après la mort de Arapooish (Rotten Belly).

Aucun non-indien ne peut avoir vécu comme un Crow si longtemps sans se distinguer dans le combat : pour les Crow, la guerre était une façon de vivre, et un homme non guerrier efficace n'était "rien" : l'influence de Beckwourth sur les Crow a été reconnu par ses contemporains et les historiens ont fini par la reconnaître. Ce n’est pas par hasard que les indiens lui ont donné ces deux noms : « Arme sanglante » et « Robe de Taureau ».

50 % de son autobiographie est consacrée à sa vie avec les Crow : il a eu jusqu'à dix femmes Crow en même temps et quasiment autant de noms. Celle qui l’a le plus marqué a été une jeune guerrière : Pine Leaf.

Pine Leaf avait été capturée à l’âge de 10 ans par les Crow, elle appartenait à la tribu des des Gros Ventre (Big Belly). Son frère jumeau avait été tué par la tribu des Blackfeet et elle s’était jurée de ne jamais se marier avant d’avoir tué de ses propres mains au moins 100 guerriers Blackfeet. Beckwourth l'admirait tellement qu’il lui a consacré de nombreuses pages de son autobiographie en louant ses divers talents. Elle s’est pendant très longtemps refusée à lui malgré ses multiples et régulières avances arguant du fait qu’elle se donnerait à lui « quand les feuilles de pin (Pine Leaf) jauniront » …
Après un histoire suite à laquelle les Crow pensaient Beckwourth mort, Jim revint conquérant dans « sa tribu ». Pine Leaf fini par accepter de l’épouser à ce moment : leur idylle durera peu, car Jim Beckwourth quittera les Crow et sa bien aimée à tout jamais à peine plus d’un mois après leur mariage.

A priori Jim Beckwourth était fatigué d’expliquer en vain les « plaisirs de la paix » aux Crows et vu du côté de son business les castors se faisant rares, il n’avait plus d’intérêt à rester dans cette région.

De retour à Saint-Louis en 1836, Jim Beckwourth apprend le décès de son père et ne retrouve pas dans le Saint-louis sauvage de sa jeunesse. Mi 1937 il fait une dernière visite aux Crow qui commencent à être décimées par la variole.

Fin 1937 Jim Beckwourth se retrouve sans emploi (pénurie de fourrure, maladies chez les indiens, etc.).

Dans les Everglades

Le Général William Gaines le recrute pour la guerre « Séminole » en Floride. Il s’entoure alors d’autres trappeurs et s’en va vers la Floride laissant le froid et les montagnes derrière lui. Il reste dix mois en Floride et été 1838, retourne à Saint Louis à la recherche d'un emploi.

Santa Fe

Deux amis de Jim Beckwourth, Andrew Sublette et Louis Vasquez font appel à ses services pour négocier et faire des affaires avec les Cheyennes, les Arapaho et les Sioux (tous ennemis viscéraux des Crow). Beckwourth se met en contact avec les Cheyennes et met en place un bon business pour la plus grande joie de ses commanditaires. Mais suite à un hiver très dur, Sublette et Vasquez vendent leur affaire en 1840 et Jim Beckwourth se retrouve à nouveau « au chomage ».

Rapidement, il se met à son compte au Nouveau Mexique (à Taos) en commerçant avec les Cheyennes. Jim commence alors à bénéficier des fruits de son travail, se marie (à Luisa Sandoval) et fonde en octobre 1842 un comptoir commercial au Colorado. Il est ensuite rejoint par des familles de colons. Il créé avec un associé une communauté : « pueblo ». Comme le métis haïtien Jean-baptiste Pointe de Sable plusieurs dizaines d’années auparanvent, il devient un entrepreneur, homme d’affaire renomé. Malheureusement, il entre en conccurence et attire la jalousie de certains de ses anciens employeurs (les puissants frères Bent) et Jim Beckwourth est obligé de s’en aller. Il prend le chemin de la Californie.

La Californie

Beckwourth arrive à Pueblo de Angeles en janvier 1844 avec 12 compagnons. Comme d’habitude, il se retrouve en plein milieu d’un fait historique : la révolte de 1845 des colons américains en Californie contre l'autorité Mexicaine. Il en profite pour prendre la fuite avec une demi-douzaine de compagnons 1800 chevaux !

La guerre Mexicano-Américaine

A Santa Fe il créé avec un associé un hôtel qui rapidement se met à bien fonctionner. En parallèle, il effectue des transports pour l’armée. Il apprend l’insurrection de Taos de janvier 1847 (au Nouveau Mexique où il était quelques années avant), que tous les Américains avaient été massacrés, ainsi que ceux qui l’avaient obligé à le quitter. Et un an de plus tard il retourne en Californie, là où James Marshall venait de découvrir de l'or en janvier 1848.

Toujours au cœur des événements historiques

Il arrive en Californie à l'automne 1848 au moment du rush vers les mines d'or. Il participe alors à l’aventure du Pony Express.

Il travaille ensuite comme éclaireur pour le General John Fremont. Et au printemps 1850, Jim découvre un col dans la Sierra Nevada Mountains, qui est maintenant : « The Beckwourth Pass ».

Une fin tragique

En 1866 le gouvernement des Etats-Unis lui demande d’établir la paix avec les Crow. De retour chez eux, ils lui demandent d'être le chef de la tribu mais il refuse. Le repas d’adieux que lui préparent les Crows était malheureusement empoisonnée, et il mourrut immédiatement le 25 septembre 1866.


L’histoire dit que les Crow voulaient garder l’esprit exceptionnel de Jim, James Pierson Beckwourth avec eux.

Pour plus d'informations :

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Etonnant ! Merci pour cette information

Anonyme a dit…

De rien :-) Jim Beckwoutrh est vraiment un personnage intéressant, il mérite d'être reconnu et célébré !

En accès direct, je vous propose ci-dessous une liste non exhaustive, par ordre chronologique, des premiers métis à s'être distingués entre le 16ième et le 19ième siècle !
Vous trouverez ci-dessous une liste de beautés métisses célèbres : mannequins, actrices, chanteuses, musiciennes ou les 4 en même temps qui rayonnent sur les 20ième et 21ième siècles.
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